mardi 2 mars 2010

Atelier de réflexion à Bobo Dioulasso

Lundi, le 1er mars,

C’est fait, nous l’avons tenu cet atelier, et sommes assez satisfaites des résultats. Nous avons travaillé très fort, Laetitia et moi, à préparer cette étape cruciale de notre plan stratégique : imprimer la documentation nécessaire, faire les photocopies, acheter les fournitures et le matériel pédagogique, terminer nos démarches de recherche de financement. Et ceci à travers les coupures de courant qui duraient des heures et nous paralysaient dans notre emploi du temps. Ici, un échéancier s’intitule un chronogramme. J’aime bien le mot.

Quand nous sommes parties, Mme Tiema, la Présidente, Laetitia et moi, vendredi matin, nous venions tout juste de toucher l’argent nécessaire. Et c’est en vélo que je suis arrivée au terminus d’autobus, à 8h, avec Pierre qui transportait mon sac à dos assez lourd. Les deux autres venaient tout juste d’arriver, chacune avec sa moto. Nous avons laissé vélo et motos en entreposage à la station d’autobus et avons pris ce dernier, de l’agence TCV (Tout Confort voyageur), et c’est vrai que c’était très confortable pour près de cinq (5) heures de route vers le sud du pays.

Aussitôt arrivées à Bobo Dioulassso, nous avons pris possession de nos chambres, très modestes mais correctes, et avons aussitôt préparé la réunion du bureau exécutif prévu pour 18h.

Sur les huit membres du comité exécutif, cinq étaient présentes. Avec Laetitia et moi, ça faisait sept. Nous étions un peu déçues mais c’est quand même plus de la moitié, nous avions le quorum et pouvions procéder. Toutes les questions prévues à l’ordre du jour ont été abordées, même les plus délicates concernant la gestion interne de l’organisme. J’ai été agréablement surprise de la franchise et la spontanéité de chacune. Qui donc disait que les femmes avaient de la difficulté à s’exprimer ? Nous avons donc mené la réunion rondement mais, manque de pot, au beau milieu des débats, le courant a manqué. Ce n’est donc pas seulement à Ouaga que ça se passe ! Nous avons dû continuer en pleine noirceur, à l’aide de quelques lampes torches, et en pleine chaleur puisque les ventilateurs avaient cessé de fonctionner. Mais avec courage et détermination, aucune des participantes n’a voulu écourter la réunion même si je l’ai suggéré. Belle leçon de tolérance elles m’ont données, ces femmes superbes. On est donc allées jusqu’au bout, il était 21h et personne n’avait mangé encore. On a trouvé un petit maquis à la sortie mais, à cette heure, il n’y avait à peu près plus rien à manger à part le tô. Le plat national à base de farine de mil.

Une nuit partagée avec mon homologue et sous le moustiquaire de lit, nous étions quand même un peu fatiguées le lendemain matin mais il fallait se lever tôt pour mettre en place tous les éléments de l’atelier avant l’arrivée des participantes.

Là encore, nous avons été déçues car nous attendions neuf nouvelles déléguées, mais seulement quatre se sont présentées. Pourquoi ? Il faudra analyser la situation dans les prochains jours. Cela faisait donc 9 participantes, deux animatrices, Laetitia et moi, une traductrice, Pauline, qui a fait un travail remarquable car deux des participantes comprenaient à peine le français, la langue du sud du pays étant le Dioula. À ce groupe se sont rajoutées trois participantes d’un autre organisme le RESACIFROAT qui nous a appuyé financièrement. Et finalement, un facilitateur s’est rajouté. Il semble qu’il fallait finalement un homme dans cet atelier, ce dont je n’étais pas d’accord au départ, mais il nous a beaucoup aidées, Laetitia et moi.

Nous avons mené cet atelier rondement, d’étapes en étapes, et avons été surprises du degré d’engagement des participantes. Hésitantes au départ, elles ont fini par toutes exprimer leur opinion, décrivant leur besoins et leur attentes face à notre organisme. C’était assez extraordinaire puisque c’était exactement l’objectif de cet atelier. Nous avons pu ainsi dégager des pistes de solutions et des stratégies à long terme. Et ceci à travers les innombrables coupures de courant qui rendaient la salle de réunion un véritable four.

Nous avons terminé le tout à 16 h, tout le monde semblait enchanté de l’organisation et de l’animation. Des fleurs quoi ! La présidente rayonnait et Laetitia et moi étions surtout crevées et vidées de toute énergie. Contente également car la mission était accomplie. Il nous faudra quelques jours pour ventiler toutes ces informations !

Quelques unes des participantes


Laetitia au tableau
Sourire de la présidente après l'atelier
Visite de Bobo

Pierre est venu me rejoindre le samedi soir et nous en avons profité, dimanche, pour visiter la ville, son marché public et sa vieille mosquée. Nous en avons également profité pour visiter des collègues VSO, tels que Gabriel, France, Rachid, Tania, Rahamata et Minemba. Agréables moments. Nous avons pu constater que la poussière était moins présente que dans la capitale, les nuits légèrement plus fraîches, et, surtout, une présence de verdure qui nous manque tellement dans notre quartier. Une certaine douceur de vivre quoi…

Nous sommes revenus cet après-midi de notre périple et avons appris que la saison des sucres commençait chez nous. Incroyable, quand même, le temps si doux au Québec ! Bonne saison les amis ! Et les Olympiques sont terminées avec 14 médailles d’or pour le Canada. On a loupé bien des choses, en plus de la fête dOtman et de Vicki. Alors Joyeux anniversaire à vous deux !

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