jeudi 18 février 2010

Les éléphants de Boromo

Jeudi, le 17 février,

Le camp SAMA et les éléphants


Près de deux semaines sans nouvelles. Beaucoup à dire pourtant, des difficiles et des plus agréables, je commence par celles-ci.

Samedi, on est allés à Boromo, à 2h½ de route de Ouagadougou, vers le sud-ouest. En autobus avec Michelle et Nathalie. Sur place, nous y avons rencontré Tania, de Bobo Dioulasso, arrivée la veille, et Pierre, parti en éclaireur depuis deux jours.

Installé dans un campement rustique mais très sympathique, très propre malgré son confort sommaire, il avait eu le temps d’y connaître tout le monde autour. Il nous avait donc trouvé des motos et mobylettes pour aller nous faire rencontrer les éléphants du parc à 8 km qu’il côtoyait depuis deux jours. Mais, manque de pot, couverture nuageuse, pas un éléphant ne s’est pointés. Nous sommes retournés au campement très déçus.

Par contre, la soirée a été mémorable : un bon petit repas rustique, du vin qui déliait bien les langues, et surtout notre invité, Salifou, travailleur social qui nous a si bien expliqué des problèmes concrets vécus par ses sœurs burkinabés. Un type charmant, intéressant et, surtout, avec tant d’humanisme et de générosité.

Le lendemain matin, on est repartis aux éléphants encore sur nos vieilles motos et, cette fois-ci, nous avons eu droit à la totale. Ils étaient là avant nous, une trentaine au moins, et pendant presque deux heures, nous avons assisté à leurs scènes de vie quotidienne : les manifestations de tendresse, d’agressivité, de protection, comme une grande famille. Nous étions tout près, seul un bras de rivière de 5 mètres nous séparait d’eux et notre présence ne semblait pas trop les déranger. Une vraie pièce de théâtre se déroulait devant nos yeux. Bref, un enchantement.

L’agression

Il faut bien en parler de cette agression puisqu’elle fait aussi partie de notre réalité. Eh oui, c’est arrivé à Michelle et à moi, le premier jour que nous étions seules après le départ de Pierre. Nous revenions du Centre Culturel Français où nous avions vu une exposition fort intéressante de sculptures faites de matériel recyclé et de marionnettes géantes assez impressionnantes. Nous avions mangé sur place avant de revenir en autobus. Il nous restait une dizaine de minutes à marcher avant d’arriver à notre maison.

Et c’est juste avant d’arriver, en face de la mosquée (cette fameuse mosquée qui nous réveille tous les matins à 04h avec son appel à la prière crachée dans ses haut-parleurs) qu’une mot
o est arrivée à toute vitesse avec deux types dessus. Je me suis sentie violemment projetée par terre quand ils ont tenté de m’arracher mon sac en bandoulière. Comme ils n’ont pas réussi, ils sont revenus une deuxième fois, ont tenté de nouveau d’enlever mon sac et s’en sont pris à Michelle qui tentait de me relever, l’ont projeté à terre elle aussi mais sans réussir non plus. On s’est relevées, je saignais et j’avais un énorme hématome sur la tête et sur le bras. J’avais heurté des pierres en tombant. On est revenues vaille que vaille chez-nous, remarquant qu’il y avait quelqu’un qui était assis devant la mosquée et qui n’a fait aucun geste pour nous aider. Ni aucun de nos voisins d’ailleurs qui ont sûrement entendu nos cris. Cela nous a traumatisées encore plus.

Conséquence de tout ceci : une peur s’est installée, je ne laisserai plus partir Pierre pour me retrouver seule dans le quartier, j’ai une méfiance envers ces voisins que je trouvais si gentils, Michelle a décidé d’engager un gardien et nous ne sortirons plus jamais seules le soir à pied dans le quartier. C’est vraiment dommage. Ce matin, nous sommes allées faire notre déclaration au commissariat de police et je suis allée consulter un médecin car j’ai une très légère infection que je dois traiter aussitôt. Bref, une expérience traumatisante dont j’espère n’en retirer que des leçons de prudence à l’avenir.

Le travail

Au bureau aussi, il s’est passé bien des choses. Après des moments de découragement face à nos démarches qui portaient peu de fruits, une petite lueur d’espoir s’est pointée hier. Nous avons réussi à obtenir le financement requis pour tenir un premier atelier de réflexion à Bobo Dioulasso le 27 février. Nous avons donc lancé nos lettres d’invitation à nos organismes membres espérant qu’elles seront nombreuses à y assister. Et c’est surtout Laetitia et moi qui allons animer cet atelier. C’est tout un défi mais aussi une belle expérience, je crois. Nous aurons donc des journées de travail fort chargées. J’en redonne des nouvelles.

Merci à ceux qui m’ont répondu, en commentaires ou en courriels. Je n’ai malheureusement pas vraiment l’opportunité de vous répondre, je le fais par l’intermédiaire de cette page. Bisous à tous.

1 commentaire:

  1. Etre agressé par des types à mobylette ou bien par des éléphants ?
    A bien y réfléchir je choisis les types à mobylette moi aussi !!!!
    Nous vous embrassons à mort et vous soutenons dans cette épreuve que vous saurez surmonter
    Le frigo corrézien

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