mardi 20 avril 2010

Retour au Québec

Mardi, le 20 avril

Déjà terminée, cette incursion sur le sol burkinabè. Et c’est donc mon dernier petit mot, destiné surtout à mes collègues et amis restés sur place.





Pas facile, les retours. Aussi déchirants que les départs. D'un
côté, on est content de revoir nos amis et nos familles en plus de retrouver un certain confort accompagné toutefois d’un fort sentiment de culpabilité. Comme nous vivons dans l’opulence ici, alors que nous pensions mener une petite vie toute simple dans notre cabane à la campagne !

La nature est belle malgré l’absence de feuilles aux arbres, des petits bourgeons commencent à poindre. L’air est sain, vivifiant, frais. On respire à plein poumons. Puis-je avouer que je ne m’ennuie pas de la poussière, de la mosquée et de la chaleur de Ouaga ?

De l’autre côté, nous avons laissé tout un monde combien attachant et dont nous allons nous souvenir longtemps. D’ailleurs, j’espère que les liens vont se maintenir et rien de mieux que les courriels pour les conserver.

Des liens avec les autres volontaires d’abord et plus particulièrement ceux de Ouaga. Comment ne pas s’ennuyer de toutes nos conversations philosophiques avec notre amie et voisine Michelle. On n’était pas toujours d’accord mais on respectait nos opinions réciproques. Et surtout, on s’épaulait dans nos difficultés partagées. Et nos bières au maquis tout près avec Titki et Richard qui s’est joint à la toute fin. Salut à vous tous ainsi qu’à Amina (la proprio du maquis) et à son plus fidèle client Bistouri (médecin pédiatre) et les voisins avec qui nous échangions régulièrement. A votre santé !

Bonjour spécial à Nathalie, qu’on voyait au moins une fois par semaine, surtout au CCF mais aussi dans des petits restos. Félicitations pour ton intégration réussie dans la société ouagalaise. Tes blogs sont toujours un plaisir à lire.

Bonjour à tous les autres que j’aurais aimé côtoyer plus souvent mais les quelques rencontres ont toujours été bien agréables. Et là, je pense surtout à Léopold, à Jolyane, à Danielle, à Gabrielle, à ses deux belles grandes filles et à Absa. Bonne continuation à tous.

Je n’oublie pas les amis de Bobo. La distance empêchait que l’on se voit mais les quelques contacts qu’on a eu ont toujours été chaleureux. Salut Ève, Simon, Jérémie, Maïka, Manu et Abrahim. Continuez votre belle œuvre et vos messages de sensibilisation. C’est essentiel pour changer les choses. Salut également, Gabriel, France et Rachid. Bonne intégration à Helen qui vient tout juste d’arriver.
Salutations spéciales à l’équipe VSO sur le terrain, et je pense à Amina, à Gervais à Ousmane, à Akpe, à Valérie, à Bouba. Merci pour votre soutien et votre dynamisme.

Et je garde pour la fin mes salutations à l’UFROAT et à son équipe. Surtout Laetitia avec qui j’ai partagé toutes mes journées durant ces trois mois et développé de solides liens d’amitié, Thérèse, la présidente si attachante et qui partage son temps entre son atelier de confection de linge en coton biologique et le bureau de l’UFROAT où elle est constamment sollicitée. Et je veux également saluer toute cette famille autour du bureau avec qui j’ai partagé de très beaux moments, principalement à l’heure du repas du midi. Je vous salue donc, M. Sanou, M. Ilboudou, Ouomou, Hamadou, Ousmane et tous les autres qui nous visitaient régulièrement. Vous m'avez donné de belles leçons de vie et j'espère bien que nous routes vont se croiser à nouveau. Entretemps, je compte sur Laetitia pour me donner des nouvelles de vous.


C’est avec une grande émotion que je pense à vous tous pendant que, Pierre et moi on effectue les travaux de fin de saison à la cabane à sucre familiale.


Ce n’est pas un adieu car j’espère tous vous revoir un jour. C’est donc un au revoir, de ma part et de celle de Pierre !
Amitiés à tous.













jeudi 8 avril 2010

Dernier mot du FASO

Mercredi, le 7 avril

Séjour à Banfora

Pendant que j’avais une famille qui s’éclatait devant un repas de cabane à sucre pour cette dernière journée de samedi avant Pâques à faire du sirop d’érable, à 28º et en plein soleil, nous partions pour une découverte du Burkina pendant le congé pascal. À 400 km de la capitale, Banfora est l’un des endroits touristiques du pays où la végétation est plus abondante et où il est sensé faire un peu plus frais. En fait, c’est plus humide mais pas nécessairement plus confortables. Nous avons logé à l’hôtel « les Rôniers » en pensant nous passer de climatisation puisque ça fait déjà trois mois que nous le supportons. Mauvais choix, ces deux nuits ont été fort éprouvantes. Heureusement que nos journées ont été à la mesure de nos attentes. Comme nous avions apporté nos
vélos, nous sommes allés à la découverte des sites intéressants et populaires des environs.

Escortés de nos amies et de notre guide Yaya qui étaient à moto, nous avons sillonné la campagne, traversé des champs de canne à sucre, escaladé les dômes de Fabédougou, des falaises de calcaire dont chaque pic évoque une forme familière : des oiseaux, des singes, des tortues. Il semble que le lieu soit un site de sacrifices pour les animistes. Mais nous n’avons rien vu de tout ça et avons continué à pied sur une distance de 2km pour arriver aux chutes de Karfiguéla. Pas très impressionnantes en saison sèche mais combien rafraîchissantes quand nous y sommes plongé, tout habillés. Une belle expérience car, tout au long du retour, nous av
ions cette sensation de fraîcheur sur le corps causée par nos vêtement qui séchaient. C’était une journée particulièrement chaude pour faire du vélo !

Le lendemain matin, nous sommes allés au lac de Tengrela, toujours en vélo. Nous n’avons pas vu les hippopotames que Michelle et Nathalie avaient vus la veille car nous n’avons pas fait la balade en pirogue. Par contre, longer cette petite étendue d’eau bordée par des champs en culture et des forêts de manguiers dont les fruits sont prêts à être dégustés, un grand bonheur.

Sur le chemin du retour, nous avons décidé de passer une nuit à Bobo Dioulasso et organisé à la dernière minute une rencontre avec les volontaires VSO de la place. Belle soirée dans un resto sympathique de la ville, « Le Mande », une façon pour nous de saluer nos collègues de l’endroit avant notre départ du pays.

Fête des Tchadiens

Samedi dernier, nous avons été invités à une fête organisée pour la communauté tchadienne vivant à Ouaga. Nous y avons mangé des mets tchadiens, délicieux et rencontré les amis de Jolyane, volontaire VSO dont so
n conjoint Gnaba et qui nous avait invités. Notre ami Titcki est aussi tchadien. C’était une fête très animée, ponctuée de musiques et de danses. On s’est bien amusés.

Fin de séjour : Il faut bien en parler de ce départ puisqu’il se concrétise dans trois jours. Plein de sentiments et d’émotions fortes ont ponctué cette dernière semaine. Il y a eu, tout d’abord, cette petite fête organisée par M. Sanou, notre voisin de la FENOP dont j’ai parlé lors de mon dernier blog. Il avait même invité Pierre pour un lunch sympathique dans le local même. Ce geste m’a profondément touchée, il avait invité tous ceux qui partagent ces mêmes espaces de bureaux. Nous avons bien ri et bien parlé de nos habitudes réciproques, allant de notre gardien, Ousmane, qui est Peul et qui nous a fait son thé à sa façon, à notre collègue Ouomou qui ne pourrait vivre sans son tô et se demande si on peut en avoir au Canada. Puis-je avouer que j’ai encore parlé de notre sirop d’érable ? C’est plus fort que moi, de ce temps-ci, je n’arrête pas d’y penser !

Un autre moment fort de la semaine, c’est vendredi dernier. Nous étions tous invités par VSO pour, en principe, saluer l’arrivée de trois nouveaux volontaires et souligner mon départ. Au « Jardin de l’amitié », un endroit populaire de Ouaga. Mais, en fait, il n’y avait qu’une seule nouvelle, Helen, arrivant directement de Grande Bretagne. Les deux autres av
aient eu un retard dans leur trajet. La fête s’est donc un peu plus focalisée sur mon départ et, à ma grande surprise et à ma grande gêne aussi (pour ceux qui me connaissent, ils ne seront pas surpris), j’ai eu droit à un concert de louanges. Même Pierre a eu droit à ses hommages. Et le tout de façon officielle, en commençant par le Directeur de VSO, Gervais. Comme mes partenaires avaient été invitées, Laetitia et Mme Tiema, la présidente d’UFROAT, elles ont également fait leur allocution et Pierre et moi avons reçu, en cadeau, deux belles chemises en coton biologique fabriquées des mains de notre présidente, en plus d’un beau Batik aux effigies de l’UFROAT. De quoi me rappeler à leur souvenir pour le restant de ma vie ! J’étais tellement émue, j’en ai perdu tous mes moyens !

Que dire d’autre du Burkina ? Et que ferons-nous de ces trois derniers jours ? Je pourrai en faire mention dans un dernier « blog » qui sera fait à Nominingue à notre retour. C’est ainsi que va se clôturer notre belle aventure dans ce pays difficile mais combien attachant.